Qui sont les Juifs ?

Origine et histoire
L’Histoire du judaïsme se confond avec l’histoire du peuple juif, son évolution suit les aléas de l’Histoire de ce peuple. C’est pourquoi on peut être juif par pratique de la religion (judaïsme) ou par adhésion culturelle sans pratiquer la religion (judéité).

Le judaïsme primitif est la conscience d’un Dieu unique (religion monothéiste) avec une exigence fondamentale de justice. La Bible relate la vie des ancêtres supposés du peuple hébreu, dont les trois patriarches Abraham, Isaac et Jacob (surnommé Israël) et les quatre matriarches Sarah, Rébecca, Rachel et Léa.

D’après le récit biblique, le judaïsme devient une véritable religion lorsque Moïse conduit
les Hébreux au pied du mont Sinaï après les avoir libérés de l’esclavage d’Égypte et que le peuple accepte les « Dix Commandements ».

Le judaïsme est avant tout un engagement dans la pratique des commandements qui régissent la vie privée, la vie sociale et le culte.

Après l’installation en Terre Promise (Israël/Palestine) des douze tribus d’Israël, le judaïsme devint la religion d’un peuple sédentarisé.

La Bible raconte que le roi Salomon, fils de David, fait construire le Temple à Jérusalem.
Le Temple est détruit en 586 avant l’ère chrétienne puis reconstruit entre 536 et 515. Le second Temple est détruit par l’empereur romain Titus en 70 après J.C.

La Bible hébraïque constitue la Loi écrite des Juifs, commentée et explicitée par la loi orale (le Talmud).

Fondements
Le judaïsme conjugue principes universels (Dieu serait le Créateur du monde et de toute l’humanité par un ancêtre unique, Adam) et histoire particulière (les Juifs seraient le peuple témoin, responsable par ses actes devant Dieu et devant l’humanité de la transmission du message divin d’unicité de Dieu et du genre humain).

Le judaïsme est caractérisé par l’espoir que l’humanité soit régie par des lois de justice et fasse ainsi advenir les temps de paix pour tous (temps messianiques).
Le croyant est donc appelé à une remise en question permanente afin de faire advenir la justice.

Le lieu de culte des Juifs est la synagogue.
Le rabbin (rav, maître) est un leader spirituel choisi par la communauté.

Quelques repères sur l’Histoire des Juifs en France
Les Juifs sont présents en France depuis l’Ier siècle de notre ère. De nombreuses communautés juives vivent dans l’ensemble des régions de France jusqu’aux persécutions du XIIe siècle et leur expulsion définitive du royaume de France en 1394. Il ne reste alors que quelques communautés juives : dans le Comtat-Venaissin sous la protection du pape (Avignon, Carpentras, Cavaillon et l’Isle-sur-la Sorgue), dans la région de Bordeaux-Bayonne où ils sont tolérés, ainsi qu’en Lorraine (annexée à partir de 1552) et en Alsace (conquise par Louis XIV en 1648).

À la veille de la Révolution française de 1789, les Juifs constituent une très petite communauté d’environ 40 000 personnes. Ils ne possèdent pas les mêmes droits (par exemple, leurs déplacements sont contrôlés, ils sont exclus de certaines professions).
Deux ans après la Déclaration des droits de l’homme de 1789, l’Assemblée Nationale vote un décret dit « d’émancipation » qui accorde aux Juifs le statut de citoyens (27 septembre 1791). La France étant le premier pays d’Europe à accorder la pleine citoyenneté aux Juifs, elle acquiert un réel prestige aux yeux des Juifs et attire de nombreux immigrants de Russie, Pologne, Roumanie ou de l’empire Ottoman.

Cependant, l’antijudaïsme de l’Église catholique perdure (les Juifs sont accusés d’avoir tué le Christ) et apparaît une nouvelle forme de rejet : l’antisémitisme racial (les Juifs seraient d’une autre « race » que les Français, donc irrémédiablement étrangers) ou économique (les Juifs sont accusés des’accaparer les richesses ou, au contraire, de diffuser des idées révolutionnaires).

La France connaît deux périodes de montée de l’antisémitisme avec l’affaire Dreyfus (1894-1906) et les attaques contre Léon Blum sous le Front populaire (1936-1939).
En 1914, 120 000 Juifs vivent en France. 6 000 sont tués pendant la Première Guerre mondiale comme soldats.

À la veille de la Seconde guerre mondiale, on estime la population juive vivant en France à plus de 300 000, soit 0,75 % de la population.

Depuis la fin des années 1950, l’arrivée massive des Juifs d’Afrique du Nord, après la décolonisation, a fait croître le nombre de Juifs français.
La population juive française actuelle est estimée à environ 600 000 personnes, dont la moitié résident en région parisienne.

Les principales fêtes
De nombreuses fêtes ponctuent l’année juive.

Roch Hachana (Tête de l’année) célèbre l’anniversaire de la Création du monde et d’Adam (l’être humain) d’après le récit biblique.

Yom Kippour, jour de jeûne, de confession collective et de pardon.

Pessah (Pâque) commémore la fois la sortie d’Égypte et la fête du printemps. Pendant une semaine les Juifs observants mangent du pain azyme. 7 semaines plus tard,

Chavou’oth (Semaines, la Pentecôte) commémore le don de la Torah (qui comprend les Dix Commandements) sur le mont Sinaï.

Souccoth (Cabanes) célèbre le souvenir de l’Exode par la construction des cabanes pour y manger, y dormir et y étudier. Ces cabanes sont décorées de fruits et de légumes car c’est aussi la fête des récoltes.

D’autres fêtes
Hanoukka (Inauguration) célèbre à l’époque du solstice d’hiver, par l’allumage de bougies, la victoire de Juda Macchabée sur les oppresseurs grecs païens.

Pourim (Sorts) est l’occasion de se déguiser, en souvenir du courage de la reine Esther, qui sauva son peuple de la destruction.

Le jeûne du 9 du mois d’av rappelle la destruction du Temple de Jérusalem.

Deux musées permettent d’en savoir plus sur l’histoire des Juifs et sur l’histoire de la Shoah : le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme (MAHJ) et le Mémorial de la Shoah, situés à Paris.