Face à l'histoire, 1939-1945

À la lumière de situations vécues par des enfants juifs cachés pendant la Seconde Guerre mondiale et qui témoignent dans cet atelier, les élèves  sont invités à débattre avec leurs professeurs de questions telles que :

« Peut-on avoir une raison légitime de désobéir aux lois ? En quoi suis-je concerné(e) par ce qui arrive aux autres ? Connais-tu des actions de solidarité ? Quelles valeurs faut-il défendre pour vivre en paix dans notre pays ? » Autant de thèmes que les enseignants doivent aborder avec leurs élèves dans le cadre de l’enseignement moral et civique.

  • Des témoignages vidéos
  • Des textes et des documents d’archives, classés par thèmes
  • Un livret pédagogique,
  • Un document pour les élèves,

Formats imprimés : « Face à l’histoire » existe également en deux formats imprimés:

  • Une mallette composée de 6 posters, un livret et une clé USB. Gratuit pour les établissements scolaires.
  • Une exposition itinérante comptant six panneaux autoportants. Prêt gratuit (hors frais de transport).

Pour recevoir la mallette ou emprunter l’exposition, cliquer sur le bouton et remplir le formulaire.

Présentation 1 minute

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Ressources :

Livret pédagogique

  • Principe et déroulement de l’atelier
  • Les instructions officielles de l’Éducation nationale
  • Liste des documents des 7 pochettes
  • Sept activités pour les élèves
  • Réponses aux sept activités pour les élèves
  • Repères chronologiques
  • Glossaire
  • Qui sont les Juifs?
  • Questions fréquemment posées par les élèves
Françoise Hirsch au lycée Molière (Paris), 1942
Françoise Hirsch au lycée Molière (Paris), 1942

Chapitres

1 Le sauvetage des enfants juifs

Enfants en danger

Pendant la Seconde Guerre mondiale en France, la politique raciste et antisémite du Régime de Vichy a abouti à l’arrestation et à l’assassinat, principalement dans le camp d’Auschwitz-Birkenau, de 11 450 enfants juifs vivant en France. Pour faire face aux persécutions et à la menace des arrestations, des familles juives, pour protéger leurs enfants, ont été obligées de prendre la douloureuse décision de se séparer d’eux.
Entre 1939 et 1943, l’œuvre de secours aux enfants (OSE) assure la protection d’enfants juifs réfugiés au château de Chabannes, dans la Creuse. Sur la photo, Felix Chevrier, le directeur de la colonie, pose avec un groupe d’enfants. 1941. © CDJC/ coll. OSE

Enfants cachés

Le quotidien de ces enfants cachés est marqué par la peur, la vie clandestine et l’attente de retrouver leurs parents.

Placés dans des institutions ou dans des familles d’accueil, vivant sous une fausse identité, 60 000 enfants juifs ont pu être sauvés grâce à l’entraide des Français, juifs et non-juifs, qui ont pris des risques pour leur venir en aide.

À l’heure où nous nous demandons : «pour vivre en paix dans notre pays, quelles valeurs faut-il défendre? », ces héros anonymes représentent un modèle d’engagement, de justice et de solidarité.

Visualiser le témoignage vidéo:

Vidéo : Mireille Gluckman   – Mireille a 8 ans en 1943. Aujourd’hui, elle est encore marquée par un fait précis :  la peur de ne pas se souvenir du nom qu’on lui avait donné pour cacher son identité juive.

2. Peut-on avoir une raison légitime de désobéir aux lois ?

Une politique d'exclusion

Dès octobre 1940, dans la France occupée, le Régime de Vichy, dirigé par le maréchal Pétain et Pierre Laval, met en place une politique d’exclusion des Juifs.

Un statut des Juifs leur interdit d’abord l’accès à certaines professions, puis les interdictions sont de plus en plus nombreuses :  posséder un commerce, détenir un poste de radio, faire ses courses aux mêmes heures que les autres Français, etc.

Un tampon « Juif » est apposé sur les cartes d’identité.  À partir du 7 juin 1942, une ordonnance allemande impose aux Juifs vivant en zone occupée de porter, dès l’âge de six ans, une étoile jaune avec en son centre l’inscription « Juif ».

Ceux qui refusent de la porter peuvent être arrêtés.  Quelques semaines plus tard en juillet 1942, les Juifs n’ont plus le droit d’entrer dans les jardins publics, de fréquenter les cinémas, les théâtres, les piscines ou d’utiliser les cabines téléphoniques.  Les enfants juifs sont interdits de colonies de vacances.

© Françoise Hirsch. L’étoile jaune, obligatoire en zone occupée pour tous les Juifs de plus de six ans, à partir du 7 juin 1942. © Mémorial de la Shoah

Video :   Françoise Hirsch 
En juin 1942, Françoise porte l’étoile pour aller au lycée.

Vidéo :  Lucien Zinger
En 1942, Lucien, enfant blond aux yeux bleus, il découd son étoile et prend le métro pour circuler dans Paris.

Françoise Hirsch

3. En quoi suis-je concerné(e)par ce qui arrive aux autres ?

La rafle du Vél d'Hiv

L’été 1942 marque un tournant.   Les 16 et 17 juillet, plus de 13 000 Juifs, dont 4 000 enfants, sont arrêtés durant la Rafle du Vél d’Hiv.  À quelques exceptions près, aucun d’eux ne survivra.  Face à la violence de la propagande antisémite et aux dures lois d’exclusion des Juifs, une partie de la population française réalise la gravité de la situation, particulièrement celle des enfants dont beaucoup se retrouvent seuls. 

Du 20 au 25 août 1941, pus de 4000 hommes juifs sont arrêtés à Paris et emprisonnés à Drancy. Photo prise place de la République, 20 août 1941. © BHVP – cliché Parisienne de la photographie

Actions de solidarité

Des actions de solidarité se mettent alors en place, permettant aux enfants juifs d’entrer dans la clandestinité.  À la rentrée scolaire d’octobre 1942, à Paris, on compte des milliers de places vides dans les classes.  

Visualiser le témoignage vidéo:

VIDÉO : Pierre Quillardet
Pierre a 18 ans en 1942. Son petit voisin Benjamin Cohen est arrêté le 16 juillet 1942 et déporté avec ses parents. Toute sa vie, Pierre s’efforcera de faire connaître l’histoire des enfants juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

4. Connais-tu des actions de solidarité?

Les réseaux de sauvetage

Le sauvetage des enfants juifs par différents réseaux se renforce à partir de 1942.  Ils sont placés dans des familles, le plus souvent à la campagne, où on les fait passer pour des cousin(e)s,  neveux, nièces…

En 1944, Bernard Lobel (1er plan au milieu) et son cousin Paul Czernikow, avec la famille de Jean et Odette Chevolot. © Famille Chevolot

Beaucoup d’enfants sont également cachés dans des institutions (pensionnats, couvents, colonies).  Scolarisés, ils vivent sous une fausse identité.  La police française ou la Gestapo iront parfois jusque dans des villages très isolés pour y arrêter des enfants dénoncés par des collaborateurs du Régime de Vichy.

Dans certains villages, personne ne trahit le secret

Dans certains villages, comme au Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire, leur présence est connue de tous mais personne ne trahit le secret. Après la guerre, tous les habitants de ce village ont été reconnus Justes parmi les Nations, en reconnaissance de leur courage. Leur solidarité a permis à environ un millier d’enfants juifs de survivreà la guerre.

 

Visualiser le témoignage vidéo:

VIDÉO : Bernard Lobel
En 1943, Bernard a trois ans  lorsqu’il arrive, avec son cousin Paul, chez Odette et Jean Chevolot.

5. Quelles valeurs faut-il défendre pour vivre en paix dans notre pays ?

Aujourd'hui

En 2015, soixante-dix ans après la Seconde Guerre mondiale, des attentats terroristes ont eu lieu en France et ont eu pour cible des journalistes, des policiers et des Juifs dans une épicerie cachère.  

Les valeurs de la République

En réaction, de grands rassemblements citoyens ont eu lieu en Francele 11 Janvier 2015. 

Place de la Nation, à Paris, le 11 janvier 2015. ©Stéphane Mahé/ Reuters

À Paris, des milliers de personnes, anonymes, élus et chefs d’État du monde entier ont marché ensemble de la place de la République (au centre de laquelle trois statues représentent la liberté, l’égalité et la fraternité) à la Place de la Nation, en souvenir des victimes et pour exprimer leur refus de l’intolérance, du racisme et de l’antisémitisme.  À notre tour de nous demander ce que nous pouvons faire pour être des citoyens responsables, afin de vivre ensemble dans le respect des valeurs de la République.

Visualiser le témoignage vidéo:

VIDÉO : Ghaleb Bencheikh
De formation scientifique et philosophique, Ghaleb Bencheikh est président de la Fondation de l’Islam de France, membre du Comité Laïcité République et du Conseil des sages de la laïcité.

D’autres temoignages d’enfants juifs pendant la Seconde Guerre mondiale

Charles FINEL

Charles est né à Paris en 1934. Son père est arrêté et déporté à Auschwitz par le premier convoi le 27 mars 1942, alors que Charles a été envoyé à la campagne. 

 

Le témoignage video de Charles FINEL :

Claude FARHI

Claude est né en 1930 à Paris. Il se souvient de la fuite en voiture à travers la France avec ses parents. Son périple aura duré plus de deux ans, aboutissant aux Etats-Unis.

 

Le témoignage video de Claude FARHI  :

Janine SPERLING

Né le 8 décembre 1926 à Sète, dans une famille d’origine roumaine pour qui la France était le paradis, Janine doit porter l’étoile jaune en 1942. Pour rentrer du lycée, elle n’a plus le droit de traverser le jardin du Luxembourg.

 

Le témoignage video de Janine SPERLING :

Gilta BOREK (Ginette PRINC)

Gilta-Ginette est né à Troyes en 1930. Elle vit l’Exode en 1940 avec ses parents. Sa famille se réfugie dans le Sud-Ouest, où le père de Gilta est finalement arrêté.

Le témoignage video de Gilta BOREK :

Christian de Monbrison

Christian de Monbrison est né à Paris en 1929 d’un père protestant et d’une mère juive.  Il raconte un épisode qui a marqué son enfance et sa vie d’homme et qui s’est déroulé au Chambon sur Lignon pendant la Seconde Guerre mondiale. 

Le témoignage video de Christian de Monbrison :

Albert Lamantowicz

Notre site internet s’enrichie aux fils des mois de nouvelles ressources et vous y découvrirez un nouveau vidéo témoignage. Il s’agit du récit d’Albert Lamantowicz, enfant juif caché en France puis réfugié en Suisse.

Le récit d’Albert Lamantowicz a été publié en décembre 2020 sous le titre Pérégrinations d’un enfant juif de 1939 à 1945, dans la Collection Témoignages de la Shoah (éditions Le Manuscrit / Fondation pour la Mémoire de la Shoah).

Le témoignage vidéo d’Albert Lamantowicz :

Nadine Thiberville

Le témoignage vidéo de Nadine Thiberville