AEI-RESISTANCE-PANNEAU

Résistance

Définition : Action de résister physiquement à quelqu’un, à un groupe, de s’opposer à leur attaque par la force ou par les armes. Action de résister à une autorité, de s’opposer à ce qu’on n’approuve pas. Capacité de quelqu’un à résister aux épreuves physiques ou morales, d’un être vivant à résister à des conditions de vie extrêmes. Propriété d’un matériau de résister aux effets d’un agent extérieur.
Dictionnaire Larousse

Refus d’accepter, de subir les contraintes, violences et/ou vexations, jugées insupportables, qui sont exercées par une autorité contre une personne, les libertés individuelles ou collectives; l’action qui en découle.
Centre national de ressources textuelles et lexicales 

Citation

« Créer c’est résister. L’art libère la vie que l’homme a emprisonnée. »
In l’Abécédaire de Gilles Deleuze, Pierre-André Boutang, 1996

Elle aussi combat pour sauver la dignité humaine

« Je trahirai demain, pas aujourd’hui
Aujourd’hui, arrachez-moi les ongles
Je ne trahirai pas !
Vous ne savez pas le bout de mon courage.
Moi, je sais.
Vous êtes cinq mains dures avec des bagues.
Vous avez aux pieds des chaussures avec des clous.
Je trahirai demain. Pas aujourd’hui,
Demain.

Il me faut la nuit pour me résoudre.
Il ne me faut pas moins d’une nuit
Pour renier, pour abjurer, pour trahir.
Pour renier mes amis,
Pour abjurer le pain et le vin,
Pour trahir la vie,
Pour mourir.

Je trahirai demain. Pas aujourd’hui.
La lime est sous le carreau,
La lime n’est pas pour le bourreau,
La lime n’est pas pour le barreau,
La lime est pour mon poignet.
Aujourd’hui, je n’ai rien à dire.
Je trahirai demain »

Marianne Cohn, Je trahirai demain, in La résistance et ses poètes : France, 1940-1945,Paris,Éditions Seghers, 1974.

Le résistant, au contraire, se tient dans l’ombre.

« Résister, c’est affronter un discours qui a la possibilité de nous imposer sa loi. Cette réaction est totalement différente du terrorisme, qui veut nous imposer sa loi par des actions qui inspirent la terreur. Le terrorisme doit faire un massacre spectaculaire pour affoler le peuple. Les médias se font porte-parole et porte-images en colportant le spectacle du crime qui doit être horrible afin de soumettre la population. Le résistant, au contraire, se tient dans l’ombre. Il ne cherche pas à passer à la télévision, surtout pas en temps de guerre. Il s’attaque à ceux qui l’attaquent et tente de les affaiblir en détruisant leurs réserves alimentaires, leurs transports d’armes, de troupes ou leurs officiers supérieurs. Il ne veut pas forcément tuer et ne cherche pas à mourir. Il ne met pas de bombe dans les pâtisseries et n’entre pas dans les écoles avec une kalachnikov et une caméra afin de donner à voir comment il massacre les enfants. »
Boris Cyrulnik, Ivres paradis, bonheurs héroïques, Editions Odile Jacob, 2018

Quittons les rangs de ce parti nazi

« Étudiants ! Étudiantes ! La défaite de Stalingrad a jeté notre peuple dans la stupeur. La vie de trois cent mille Allemands, voilà ce qu’a couté la stratégie géniale de ce soldat de deuxième classe promu général des armées. Führer, nous te remercions ! Le peuple allemand s’inquiète : allons-nous continuer de confier le sort de nos troupes à un dilettante ? Allons-nous sacrifier les dernières forces vives du pays aux plus bas instincts d’hégémonie d’une clique d’hommes de parti ? Jamais plus ! Le jour est venu de demander des comptes à la plus exécrable tyrannie que ce peuple ait jamais endurée. Au nom de la jeunesse allemande, nous exigeons de l’État d’Adolf Hitler le retour à la liberté personnelle ; nous voulons reprendre possession de ce qui est à nous ; notre pays, prétexte pour nous tromper si honteusement, nous appartient (…). Il n’est pour nous qu’un impératif : lutter contre la dictature ! Quittons les rangs de ce parti nazi, où l’on veut empêcher toute expression de notre pensée politique. Désertons les amphithéâtres où paradent les chefs et les sous-chefs S.S., les flagorneurs et les arrivistes. Nous réclamons une science non truquée et la liberté authentique de l’esprit. Aucune menace ne peut nous faire peur, et certes pas la fermeture de nos Ecoles Supérieures. Le combat de chacun d’entre nous a pour enjeu notre liberté, et notre honneur de citoyen conscient de sa responsabilité sociale (…). Étudiants ! Etudiantes ! Le peuple allemand a les yeux fixés sur nous ! Il attend de nous comme en 1813, le renversement de Napoléon, en 1943, celui de la terreur nazie (…). Nous nous dressons contre l’asservissement de l’Europe par le National-Socialisme, dans une affirmation nouvelle de liberté et d’honneur. »
Sophie Scholl, tract de la Rose Blanche distribué le 18 février 1943